La vertu principale de toute société, et même de toute communauté, c’est la solidarité. La solidarité est une garantie contre les difficultés de la vie. Elle est en même temps un principe dynamique qui permet d’avancer, qui soutient les plus audacieux, puisqu’on sait que le succès des uns servira aussi aux autres. C’est pour cela que les inégalités, sociales ou culturelles, doivent être contenues et constamment réduites au travers du temps, et que cette réduction des inégalités est constitutive de tout projet humaniste. La solidarité entre générations et entre les groupes sociaux est un impératif sans oublier l’égalités entre les catégories hommes et femmes.
Cette solidarité collective et la responsabilité individuelle doit jouer pleinement dans le dossier des retraites et pour son financement : TOUS LES REVENUS doivent être soumis à la cotisation vieillesse quelque soient leurs origines et sans aucunes dérogations, c’est-à-dire : Elargissement de l’assiette des prélèvements sociaux, qu’ils soient salaires, dividendes, financiers, profits boursiers, bancaires, actionnaires, prélèvement sur les gains des jeux … Le bouclier fiscal doit être supprimé, la taxation des stock-options, des niches fiscales et des sorties de capitaux vers les paradis fiscaux avec une réversion des gains dans le système des retraites. Les banques doivent être mise à contribution, n’ont-elles pas une part de responsabilité dans l’origine de la crise financière, économique et sociale. La France doit S'INTERDIRE de créer et d’entretenir du favoritisme, du clientélisme, des privilèges débouchant vers de l’injustice sociale. Abolir les régimes très spéciaux. Voila pour le court terme.
Pour le long terme, tous les Gouvernements successifs n’ont pas cru bon se saisir du dossier retraite pour une réforme en profondeur et encore moins celui d’aujourd’hui, qui sous les ordres du Chef (le Président de la République) avec des chiffres et des scénarios alarmistes, veut sous quelques mois, dans la précipitation, trouver la solution à la situation en collant une nouvelle rustine anti-sociale sur ce dossier retraite ne réglant rien et qui reportera le problème dans le temps. Face à une société inquiète des conséquences de la crise, on s'apprête à jeter de l'huile sur le feu en ajoutant encore de l'affrontement à la crise.
Une refonte en profondeur est nécessaire, une remise à plat DE TOUS LES SYSTEMES de retraites (privé, public, commerçants, artisans, professions libérales, agricole, élus et parlementaires, hauts fonctionnaires …. Il faut engager un processus politique de transformation sociale profonde pour envisager autrement la répartition des revenus. Il faut se donner les moyens de piloter à long terme le système de retraite, c'est-à-dire de disposer de mécanismes automatiques correcteurs des déséquilibres avec un suivi permanent et de satisfaire simultanément des objectifs d'équité.
Je pense que la retraite actuelle par système de répartition A LUI SEUL n’est pas adapté, un système mixte par points et notionnel pourrait compléter le dispositif, mais attention, la réussite dépend du choix DE TOUS LES PARAMETRES pour sa gestion : Emploi (compte tenu des inégalités de revenu qui se sont creusées, de statut et des salaires, ceux entre hommes et femmes dans l'emploi.), conditions de travail, pénibilité, chômage de masse, vieillissement de la population, régime de croissance molle, correctifs économiques, espérance de vie à l'âge de départ à la retraite, conjoncture de fécondité, évolution démographique ……
Nous avons déjà perdu beaucoup de temps (dizaine d’années) en immobilisme, il est URGENT d’aborder ce dossier avec une ferme volonté politique d’aboutir, prendre le temps nécessaire il y va de l’avenir des générations de notre Pays et des forces vives de la Nation. L’élaboration, la mise en place, la transition peu prendre beaucoup de temps, mais DEVANT LE GOUFFRE QUI EST JUSTE DEVANT NOUS ! ayons le réflexe Citoyen responsable, solidaire et humain. Au delà des clivages,des mesures tabou, tout le monde sur le pont pour éviter le naufrage du dossier retraite.
A lire également l'article de Robert ROCHEFORT Vice-Président du MODEM, Député Européen.