UNE GRANDE CAUSE NATIONALE
UN CONSTAT – UNE REFLEXION – DES ENJEUX – UNE ACTION
Le monde rural est le grand oublié de la sphère politique !
Les campagnes n’inspirent plus personne depuis longtemps au sommet de l’Etat !
L'espace rural se caractérise par une densité de population relativement faible, par un paysage à couverture végétale prépondérante (champs, prairies, forêts, autres espaces naturels) et une activité agricole.
Trois types d'usage de l'espace rural
On distingue trois types d'usages de l'espace rural :
la « campagne cadre de vie »,
la « campagne ressource »
et la « campagne nature ».
La « campagne cadre de vie » est une campagne résidentielle, celle que choisissent les citadins qui viennent s'installer dans les espaces périurbains, impliquant un étalement de la population autour des villes et donc une logique volontariste de transfert d'équipements vers ces nouvelles populations.
La "campagne ressource" est une campagne productive à la fois de produits agricoles et de biens industriels.
Enfin la « campagne nature » inclut les espaces naturels plus ou moins protégés, comme les parcs nationaux et régionaux, les réserves diverses.
Trois types de dynamiques
Les espaces ruraux peuvent également être classés selon leur dynamisme.
Les espaces ruraux dits « périurbains », très dépendants des villes pour les emplois comme pour les commerces et les services, connaissent une croissance démographique encore rapide malgré un ralentissement récent et un rajeunissement de leur population.
Au contraire, les espaces ruraux dits « profonds » (ou « fragiles »), éloignés des villes, gardent un accès difficile aux services publics, une couverture en téléphonie mobile insuffisante, accès aux réseaux de transports en commun inadapté voir inexistant, ils voient leur population vieillir et connaissent un certain déclin démographique, malgré un accueil important de retraités.
Enfin des espaces ruraux dits « vivants », plus ou moins éloignés des villes, gardent un certain équilibre démographique grâce au tourisme ou à des industries traditionnelles adaptables ou à des industries agro-alimentaires récentes soutenues par une agriculture dynamique."
L’ espace rural n’est pas exclusivement le lieu d'expression et d'évolution du monde agricole, cette agriculture « Les mamelles de la France » qui traverse une crise historique. Ces agriculteurs (jeunes et moins jeunes), ces éleveurs de bovins, de porcins, d’ovins, de volailles, ces producteurs de lait de fruits et légumes, ces maraichers… Ces fermiers, ces cultivateurs, nos paysans qui se sentent abandonnés face à la mondialisation et à l'incompréhension dont ils sont l'objet. Un désespoir qui se traduit d'abord par des chiffres officiels effrayants avec une chute de 34 % des revenus en 2009 et toujours à la baisse pour 2010, ce désespoir, c'est aussi un sentiment d'abandon, l'impression de ne plus servir à rien, de ne plus trouver de place dans la société, de ne plus avoir de mission historique, mais au contraire de devoir supporter la suspicion permanente de l'administration, de l'Europe, de l'OMC. J’approuve et soutien l’action de Jean-Claude DESCHAMPS Conseiller Municipal délégué aux affaires agricoles de la ville de Brive et Président du Mouvement DEMocrate de la Corrèze.
L’espaces rural c’est également une population non agricole, des ouvriers, des employés, des cadres, des chefs d’entreprise, des petites gens, des déqualifiés, des précaires, des personnes âgées, des femmes seules avec enfants, des jeunes (bien souvent du pays), des ex-urbains refoulés des villes devenues trop chères, trop hostiles et bien d'autres, toute cette population condamnée à consacrer parfois plusieurs heures en transport (non adapté, voir quelquefois inexistant) pour pouvoir accéder à leur lieu de travail, à la santé, aux services publics pour le quotidien. C’est aussi les commerçants, les artisants, les entreprises et les professions libérales qui vivent dans ces villages et le font vivre.
** Une description des changements survenus récemment dans l'espace rural français :
"Des comportements des ruraux de plus en plus urbains, et un regard des citadins sur l'espace rural devenu positif
L'image d'un monde rural replié sur lui-même, d'un mode de vie rural particulier et autonome n'est évidemment plus de mise. Les ruraux français se sont ouverts sur la planète entière par l'intermédiaire de la télévision (la quasi totalité des ménages en est dotée et les ruraux sont des téléspectateurs particulièrement assidus), de l’internet (même si ce média est encore moins utilisé qu'en ville), des voyages touristiques, etc. Les agriculteurs ont été soumis aux pressions de l'Organisation Mondiale du Commerce dont les décisions ont fortement contribué à l'inflexion de la Politique Agricole Commune vers une baisse des prix agricoles et un soutien direct aux agriculteurs, etc. Les entreprises industrielles rurales, agro-alimentaires ou autres, sont désormais soumises à une concurrence mondiale.
Les ruraux se sont ouverts sur l'Europe. La PAC règle plus que jamais la vie et le revenu de nos agriculteurs. L'orientation vers une agriculture plus durable a amené ces derniers à utiliser des techniques plus respectueuses de l'environnement (la consommation des engrais chimiques est en baisse).
Les ruraux se sont ouverts sur le territoire national : 85 % des ménages ruraux sont dotés d'une voiture et souvent de deux, le réseau routier et autoroutier s'est étendu et amélioré, les liaisons ferroviaires sont devenues plus rapides, parfois il est vrai aux dépens des dessertes locales ; les ruraux se sont mis à partir en vacances, même si c'est moins longtemps, moins souvent et moins loin que les citadins.
Les ruraux se sont ouverts sur leurs voisins. Ceux de la ville qu'ils côtoient plus souvent qu'autrefois puisqu'ils vont eux-mêmes souvent travailler en ville ou y faire leurs courses, ou parce qu'ils voient s'installer dans leur propre village des citadins en mal de terrain à bâtir bon marché et de tranquillité. Les ruraux se sont ouverts également sur leurs voisins des autres villages : « l'esprit de clocher » recule avec la mobilité des individus. Les associations pluri-communales fleurissent à la campagne et surtout l'intercommunalité progresse avec une rapidité qui déjoue les prévisions : les "pays" connaissent un réel succès (même si celui-ci est inégal selon les régions), les communautés de communes se multiplient à un rythme rapide, au risque, il est vrai, d'une superposition des circonscriptions d'administration ou de projet, dans laquelle les élus eux-mêmes se perdent parfois ; au risque également d'une concurrence avec les conseillers généraux ou au contraire d'une mainmise de ces derniers sur ces nouvelles circonscriptions ; au risque enfin d'une concurrence avec les régions qui s'intéressent elles aussi aux espaces ruraux.
Cette ouverture sur le monde, cette mobilité des hommes et des idées impliquent une mutation des comportements et des représentations à la fois chez les ruraux et chez les citadins.
Les comportements spécifiquement ruraux n'existent plus vraiment : bien des ruraux sont plus ou moins « urbains » comme en témoignent la progression des départs en vacances et des voyages lointains, la multiplication de nouvelles associations locales (sportives, culturelles, musicales, d'animation, du troisième âge, etc.), le rapprochement du vote des ruraux (par ailleurs très différencié) de celui des citadins, sauf exceptions locales. L'image, plutôt négative, que les ruraux avaient traditionnellement d'eux-mêmes et de la campagne (retard, isolement, etc.) s'est inversée : ils sont fiers aujourd'hui d'habiter la campagne, de bénéficier du calme, de la nature, du "bon air" et regardent avec une certaine condescendance les citadins soumis, selon eux, au bruit, à la pollution, à l'insécurité, à l'entassement ...
L'image négative que les citadins avaient traditionnellement de la campagne s'est inversée également : celle-ci est devenue symbole d'identité à défendre, de patrimoine à valoriser, de nature et de paysage à conserver, de calme et de sécurité à préserver. Moins qu'un espace agricole, l'espace rural est désormais pour les citadins un espace de détente, une réserve de nature et, pour certains, un cadre de vie désiré. Les citadins estiment désormais avoir un droit de regard sur l'espace rural : ils sont sensibilisés aux pollutions agricoles et à la transformation des paysages par l'urbanisation, par l'implantation d'axes de communication, par les reboisements, les remembrements, les friches, etc."
Dénoncer l’inégalité entre les territoires, dénoncer ces discriminations dont sont victimes les habitants des campagnes au regard de l’accès aux services publics bien sûr (fermeture de bureaux de poste), mais aussi de l’accès aux soins (déserts médicaux), à l’information (fracture numérique), à la communication (zones blanches), à l’éducation (fermeture des niveaux et classes uniques), à la sécurité (fermeture et regroupement des brigades de gendarmerie), aux transports (enclavement, pas de transports en commun), à la représentation politique (suppression des circonscriptions rurales peu peuplées et demain des cantons), à l’emploi (taux d’emploi plus faibles et taux de chômage plus élevés)… et même aux concours financiers de l’Etat (dotation par habitant plus réduite) ! Notre modèle républicain condamne les « inégalités de traitement » Il ne peut tolérer l’existence de citoyens de seconde zone en fonction de leur lieu d’habitation.
C'est l'État tout entier qui fout le camp dans nos campagnes !
Qu’attend le gouvernement pour s’appuyer sur les attentes des campagnes et accompagner un dispositif de proposition de loi susceptible d’être animé et soutenu par tous les groupes politiques du Parlement, s’il est ambitieux, il pourrait être voté à l’unanimité. Car le devenir des campagnes n’est ni de droite ni de gauche ni du centre mais il exige des politiques publiques fortes. Il faut privilégier réellement la voix du terrain et la voie parlementaire à celle de l’administration technocratique ou du projet de loi, qui peut-être utile, mais fourre-tout, comme nous l’avons connu en 2005 avec la loi sur le développement des territoires ruraux.
Au-delà du constat, il faudra bien faire face et répondre aux sujets qui fâchent.
L'urgence est de retrouver la confiance entre la Société et le monde rural.
Nous devons aller bien au-delà d’assurer seulement la survie d’une agriculture !
L’action pour sauver nos campagnes est dans l’attente d’un sursaut Citoyen !
Mon combat s’inscrit pour les prochaines élections Cantonales de 2011 pour notre département et le canton d’Ayen. Profiter de cette consultation électorale pour aller plus loin avec un véritable projet-programme dynamique, réaliste, cohérent, juste, équitable, équilibré et sans inégalités au service de toute la population « pour la Corrèze et pour TOUS LES Corréziens » définir ses priorités pour le présent et pour l’avenir de ce département et de toutes ses communes, en tenant compte des impératifs budgétaires au regard de cette période difficile afin de ne pas alourdir la contribution fiscale des contribuables, dans le respect des origines, des traditions, du patrimoine, de la culture, de l’écologie, de l’environnement et du développement durable. Conserver ce qui est bon, voir l’embellir. C’est une action pour une reconnaissance aussi de ce monde rurale indispensable à notre économie et à notre survie. Défendre le maintien d’un vrai tissu d’exploitations agricoles de taille humaine.Mieux vivre au Pays passe aussi par l’emploi, la mobilité (Transports adaptés et accessibles), et la défense du service public, force de constater un profond sentiment d'inquiétude au niveau des populations des zones rurales, ils ont vu partir par vague successive le curé, l'instituteur, le bureau de poste, le médecin. Ils verront partir demain le petit commerce suivi du pharmacien. Il leur reste leur Mairie, et la permanence du Conseil Général. Ces Elus au suffrage universel de la France qui sont autant de sentinelles de la République. Ils traitent à la fois de l'homme et de l'intégrité de notre territoire, cette inquiétude porte aussi sur le problème de la présence et de la proximité de ces Elus au regard de la réforme des collectivités territoriales (en cours), qui dans une certaine forme est une remise en cause de leurs compétences, leurs moyens financiers, et l'élection de leurs représentants.
Je reste vigilant et terminerais cet article avec des citations qui reflètent mon engagement pour nos campagnes, ses professionnels et ses populations.
Serge BECOT
Citations :
“Nous avons une grande ambition pour l'agriculture. Nous la voulons soutenable économiquement, socialement et écologiquement, trois piliers indissociables pour un monde rural vivant.“, de François BAYROU Président du MOuvement DEMocrate,
“L’agriculture a besoin qu’on la considère et qu’on la respecte”, de Marc Fesneau Secrétaire Général du MOuvement DEMocrate.
** Extraits des publications de l’association www.campagnesdefrance.fr de Jean Lassalle, député des Pyrénées-Atlantiques et Conseiller Régional Aquitaine MOuvement DEMocrate et de André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme.